Bandaison...

Publié le par Norois

. Les medias le balancent en boucle, comme le copier-coller d’une nouvelle story telling politique envoyée depuis l’Elysée… « Le gouvernement inflexible (autrement dit qui ne fléchît pas, en somme, ne débande pas) s’alarme (pin-pon) du coût des grèves estimées entre 200 et 400 millions (bonjour le flou de la fourchette) d’euros par jour ».  Autrement dix, le coût journalier de la grève serait quasi égal au... coût annuel de la guerre menée par l’armée française en Afghanistan dont le Parlement ni personne d'ailleurs ne parle… Mais quel est la source sinon la véracité de ce chiffre abracadabrantesque brandi depuis deux jours par Le Figaro, puis par la CGPME, puis enfin par...Christine Lagarde ?... Mystète et boule de gomme !

 

Le gouvernement, par contre,  comme d’ailleurs la majorité en service commandé, ne s’alarme en aucune façon du coût social et politique de ce mouvement de grève. De ce « naufrage démocratique » pour reprendre l’expression de la député socialiste, Marisol Touraine, à l'issue de la réunion de la Commission mixte paritaire Sénat-Assemblée parvenue ce lundi à un texte commun sur la réforme des retraites. En deux coups de cuillers à pot. Et sans débat contradictoire.

 

Le story telling prévoit donc que le président de la République, qui naturellement n’a « en rien cédé à la rue »,  devrait promulguer la loi autours le 15 novembre prochain au plus tard. Sifflant ainsi la fin de la recréation sociale. FO, la CGT, la CFDT et les autres amuseurs de galeries devront donc rentrer dans le rang, fermer leur gueule de façon « responsable » et « s’incliner devant le processus démocratique » comme l’a indiqué dimanche soir, avec un estomac de mammouth, le ministre des Affaires sociales sur le plateau de Soir 3. Sans que ses zygomatiques ne sourcillent, Eric Woerth, en a naturellement profité pour réaffirmer, avec cette mimique inimitable qui le fait tendre ses lèvres vers son nez en avalant une brassée d’air, que le dit projet de loi était issue « d’une très longue concertation » avec les partenaires sociaux ! Et d’un vrai débat parlementaire ! Seconde mémorable qui a vu la tronche du journaliste de France 3 s’afficher, l’espace d’un instant, en en doigt d’honneur cherchant son tube de vaseline. Avant de remercier le ministre de son arrogante prestation. En oubliant qu’il ne serait plus ministre s’il était en Suède ou en Grande Bretagne…

 

eric-woerth.jpg

 

. Autre nouvelle instructive par ces curieux temps qui courent. Le journaliste du Monde, Gérard Davet, qui enquête notamment sur l’affaire Bettencourt, a été victime en fin de semaine dernière d’un cambriolage -sans effraction constatée…. - au cours duquel seuls son ordinateur personnel et un GPS permettant de retracer ses déplacements ont été dérobés.  Son ordinateur comportait un accès au réseau intranet du Monde. Pour rappel, Gérard Davet, est le co-auteur d’un article du Monde début septembre qui a entraîné l’ouverture à Nanterre d’une procédure pour «violation du secret de l’enquête. Cette procédure pourrait aboutir au dessaisissement de la juge Isabelle Prévost-Desprez, seule juge d’instruction a enquêter sur l’affaire Woerth-Bettencourt. Dernière petite précision amusante pour égayer l’esprit, c’est également avec ce journaliste, pardon cet em… que le conseiller de Michèle Alliot-Marie, David Sénat, avait été en contact au mois de juillet dernier, « contact » qui avait abouti à la mise en cause de ce haut fonctionnaire, « muté » vite fait en Guyane, par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) après que celle ci ait été diligentée via une procédure juridique contestable qui avait poussé Le Monde a déposer une première plainte pour « violation du secret des sources ».

 

Citoyens, nous vivons une époque formidable…

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article