Histoire

Publié le par Norois

. La situation économique égyptienne illustre par l’absurde l’imbécillité de la plupart des critères économiques néolibéraux. Malgré une inflation certes encore notoire (moins de 7%) mais ridicule par rapport à d’autres pays arabes, une dette extérieure sous la barre des 15% du PIB et couverte par ses exportations, un système bancaire jugé sain et non « pollué » par des produits « toxiques » et une croissance sur une pente de… 7% -on en prendrait juste la moitié !- l’Egypte faisait figure du bon élève moyen-oriental il y a tout juste une petite semaine. Le Raïs qui poursuivait un programme de privatisations et de « maitrise des dépenses publiques » était aussi bien vu du… FMI. Et le tourisme égyptien, selon la plupart des experts, relevait toujours d’un moteur économique parfaitement huilé. Et les Frères musulmans d’un risque politique parfaitement maitrisé. Et puis vlan ! Impacté par la tremblement de terre tunisien, le pays des pharaons a implosé. Sous les coups de boutoirs de la misère. Ben oui. Parce que derrière tous ces jolis chiffres que les experts s’envoyaient goulûment à la figure depuis quelques lustres, les Egyptiens, eux, crevaient la dalle, n’avaient pas de travail, ou peu, et n’avaient surtout pas le droit de moufter, les libertés publiques et la liberté individuelle étant purement et simplement fantomatiques tout autour du Nil. Le peuple, surtout, ce pelé, ce galeux, que les agences de notations économiques et les grands experts de « la mondialisation en marche », est sorti du bois démocratique. Avec tout juste ses poings, sa révolte et ses ras le bol. Pas prévu au programme des experts de la mondialisation. Et du FMI. Pas prévu non plus du côté de l’Elysée, toujours en retard d’une semaine sur l’actualité. Et d’une analyse sur l’histoire en marche. Le grand Frère américain, lui, s’est avéré beaucoup moins crétin qu’on ne le disait. Non seulement le président Obama a manifestement eu la bonne intuition des le début de la crise tunisienne -et a su écouter les bons universitaires…- mais il a su aussi prendre des risques politiques. En soutenant « la démocratie en marche ». Sans insulter l’avenir. Chapeau bas.  Les Amerlocks, quand ils cultivent l’intelligence des choses, ont quand même un sacré sens du pragmatisme géopolitique. Faudrait quand même demander à Icelui de lire un peu. Notamment pour ne pas confondre une ancienne colonie avec un ancien… protectorat ! Donc ? Donc rien.  L’Égypte est en train de s’écrouler ou de retrouver ses élans nassériens, les Etats-Unis en train de se refaire une santé diplomatique au moyen Orient et dans la plupart des capitales occidentales, la France a une fois de plus loupé le coche avec une classe politique globalement nullissime et un gouvernement en dessous de tout. Mais pas de panique. Qui vous savez est content. Il prépare 2012.

 

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. Ah, Luc Chatel, notre glorieux ministre de l’Education encore nationale, qui a été formé par les jésuites du lycée Saint-Louis-de-Gonzague dans le 16e arrondissement de Paris et fais ses premiers armes chez  L’Oréal, le numéro un du cosmétique et des Betancourt, cela ne s’invente pas, pense qu’il est très intelligent.  Il est en tout cas très fière, comme il a encore répété ce lundi sur les ondes de France Inter, d’avoir eu l’idée géniale de vouloir faire commencer l’apprentissage des langues -en tout cas de l’anglais des l’école primaire. Puis, toujours à l’école primaire, de vouloir intensifier le calcul mental. Vingt minutes tous les jours, il a dit benoitement le docteur en Marketing Chatel qui considère que son ministère doit être géré comme une entreprise ! Mais le problème de Chatel n’est pas là. Son souci est qu’il pense être novateur alors qu‘il n’est que dans la répétition. Sans savoir que sa  pièce a déjà été jouée… On passera sur l’étude de l’anglais en primaire qui existe déjà et dont le principe avait été acté en son temps par un certain René Haby en … 1975 ! On passera aussi sur les « recommandation » de Jean-Pierre Chevènement lors de son arrivée à  l’Education nationale en 1984, recommandations qui prévoyaient le renforcement de l’apprentissage de la lecture et du… calcul mental à l’école ! Reste le plus rigolo, à savoir le coup de l’entreprise. Non seulement ce numéro a été déjà été fait -mais d’intelligence façon par Christian Beullac- prédécesseur du sieur Chatel à ce même ministère  en 1978, mais le camarade Beullac, qui était aussi, excusez du peu, l’ancien numéro 2 de Renault, débauché de son poste par Raymond Barre, avait surtout initié la politique des « stages en entreprises ». Et posé les jalons du rapprochement entre l’école et le monde des entreprises. Que la gauche amplifiera en 1981...  Mais Chatel, le ministre qui sitôt nommé rue de Bellechasse avait bidonné sa communication sur la baisse des prix des livres scolaires dans une grande surface avec des militantes UMP, connaît-il seulement l’existence de feu Christian Beullac, ce vrai chef d’entreprise, et ce vrai… ministre qui sans se renier n’avait pas fait dans la confusion des genres et des rôles ?

Ah au fait, ce plan "calcul" fait suite à la publication le 7 décembre dernier d'un classement de l'OCDE qui plaçait la France à la 27e place sur 67 pour la cultiure scientifique et à la 22e pour les mathématiques. Selon quels critères ? Mystère. Au regard de quels objectifs objectifs ? Mystere itou. Mais Chatel s'en fou. Il fait de la com. Petit point de détail : l'école mathématique française est considérée par les banques américaines, asiatiques et ... françaises comme la meilleure au monde. Notamment pour imaginer des modeles financiers... Les universités anglo-saxonnes s'arrachent aussi nos mathématiciens. Que les autres entreprises et notre belle université les envoient aux pelotes est une autre affaire. Mais Chatel s'en fou aussi. Il ne lit pas les journaux.

 

Citoyens…

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B
<br /> <br /> Pour la Tunisie les Américains furent aussi plus intelligents. Et les propos de MAM ont eu un écho détestable dans tout le Moyen Orient. L'image de la France en a pris pour son grade pour un bon<br /> bout de gemps. Merci!<br /> <br /> <br /> <br />
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